A propos de Ken Wong Youk Hong

« Enfant, j’avais signé un pacte avec Dieu pour qu’il rende ma grand-mère éternelle. Mamie Lucie. Cette femme tellement habitée par la modestie. Elle a planté en moi une graine d’amour. Elle m’a encouragé à aimer tout ce que l’on voit, nos proches, ceux qui nous entourent, aimer tout, aimer simplement. Il y a quelques années, le pacte a été rompu et elle nous a quitté. Mon regard a changé, mon angle de vue a viré au négatif. Alors, je suis descendu dans la rue, en quête de lumière, appareil photo en main, j’ai arpenté les pavés bordelais. L’invisible est devenu visible. Et j’ai vu, dans l’oeil de mon objectif, en plan serré, l’immensité de la misère, un focus sur les oubliés. Un regard en vérité. Et je ne me suis plus jamais arrêté. De photographier. Aujourd’hui, mon cœur bat inlassablement au rythme des photos que je prends. Et chaque battement de cœur me ramène à elle, ma grand mère. Mamie Lucie. ».

Une image juste et poétique

La photo, c’est un langage. Dénué de mots, certes. Mais à la haute éloquence. La photo de Ken atténue les contrastes, pastellise les couleurs vives et illumine les parties sombres. Ken s’est mis à photographier les oubliés de la rue, ceux que l’on appelle les sans-abris, en 2013. Son idée était alors de créer du lien entre les gens « de dehors » et les gens « de dedans », au-delà des apparences. Pour se faire, il a créé une page Facebook, l’Oeil de Ken, vite repérée. Expositions, missions, projets se sont succédés depuis. En 2017, le journal Le Monde et France Inter l’ont porté sur le devant de la scène. En 2019, il a changé de vie pour se consacrer totalement à son art. Une photo qui va droit au but. Droit au cœur.

Portraitiste engagé

Ken est un méthodique. Il cherche une construction d’image, travaille le message, à l’instar de ceux qu’il admire – Mary Ellen Mark, Irving Penn, Richard Avedon, Dorothea Lange, Gordon Parks : « Pour chacun d’entre eux, il n’y a rien de plus extraordinaire que la réalité. Ils sont les porte-étendards du photojournalisme social. Leur plus grande force est le lien intime qu’ils créent avec leurs photographiés ». Salué par la critique, Ken structure son œil, affute son angle inédit et consolide sa force de conviction. Il interroge nos repères sociétaux, s’en fait un jeu de composition et de postures, concentre les émotions. Pour une image juste et poétique.

Signature Laurence Haxaire

Laurence Haxaire


Engagement associatif

Ken supporte les initiatives du Carillon de Bordeaux.
« Le réseau « Le Carillon », permet d’améliorer les conditions de vie des personnes à la rue et de recréer du lien social entre les personnes. »


Retrouvez Ken sur les réseaux sociaux :